Après un premier soutien à la construction en 2008 d’un pavillon scolaire (capacité de 60 élèves) en brousse périurbaine à 4 km de Tamatave, l’arrivée massive d’enfants non scolarisés, issus de l’exode rural dans cette zone, a motivé M. Martin (un malgache s’il vous plaît !), lui-même ancien orphelin et prof dans un lycée, à s’engager personnellement et financièrement dans ce projet qui touchent dorénavant quelques 250 enfants entre 4 et 12 ans. La vocation pionnière de M. Martin a rapidement convaincu notre délégué Michel Gallay de s’investir dans le développement de cette école de brousse qui ne comportait qu’un seul pavillon, genre paillotte, pour une soixantaine d’élèves.
Alors qu’en ville les salaires des institutrices sont couverts par les écolages payés par les parents, c’est nettement plus difficile en brousse où les gens sont démunis, d’assurer le fonctionnement de l’école avec ses 5 institutrices (M. Martin intervenant bénévolement). Pour parvenir à l’autofinancement, principe à la base de nos actions, nous avons mis en place et sur place différentes activité (maraîchage, pisciculture, élevage) Pour ce faire, l’association Présence-Madagascar a investi en finançant :
2 vaches (dont la vente du lait couvre le salaire de deux institutrices) et
1 élevage d’une centaine de poulets de chair (dont la vente couvre le salaire d’une institutrice).
Les écolages irréguliers d’un montant de 1'000 Ariary/mois/élève (0.33 CHF / 0.30 euros) couvrent tout juste le salaire des deux autres institutrices ; à noter que les institutrices ne sont pas salariées pendant les vacances scolaires (3 mois). Salaire d’une institutrice : 33.- CHF ou 30 euros / mois .
On est en droit de se poser la question sur la pratique salariale de l’école ; réponse : les institutrices sont payées au barème minimum imposé par le CISCO (circonscription scolaire) ; le fait également qu’il n’y a pas de pénurie de personnel indique qu’il y a un réel intérêt ou un réel besoin de trouver un emploi dans un pays où on compte 90% de chômeurs.
Si ce n’est pas le cas pour tous les enseignants, on peut dire, sans risquer de se tromper, que M. Martin fait bénéficier à toute une jeunesse sacrifiée sur l’autel de la pauvreté, d’une vocation qui lui vient d’avoir été orphelin dès son plus jeune âge.